Bienvenue sur le blog de Soif de lire

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11 rue Finkmatt, Strasbourg, 03 88 24 28 70, soifdelire@orange.fr. Heures d'ouverture : mardi, jeudi, vendredi 10h-14h et 16h-19h, mercredi et samedi 10h-19h

vendredi 29 avril 2011

A écouter : la rencontre avec Boubacar Boris Diop


Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas pu venir à la rencontre du 20 avril, je vous propose d'aller sur le blog de William Irigoyen et d'écouter l'entretien :

http://blogs.arte.tv/Le_poing_et_la_plume/frontUser.do?method=getHomePage
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lundi 25 avril 2011

Un bonheur de lecture rare ... Gros coup de coeur !!!!!

"Fontanelle" de Meir Shalev
Michaël Yoffé est doté d’une anomalie anatomique très particulière, à l’origine de sa sensibilité extrême : sa fontanelle ne s’est jamais refermée.
Michaël, né à peu près en même temps que l’État d’Israël, se fait le narrateur de sa propre vie, et plus encore, le commentateur de l’hi
stoire de ses parents, grands-parents, oncles et tantes, tous vivant dans une grande propriété agricole fondée par le clan.
* David ou Apoupa, le grand-père. Ambidextre, il a porté sa femme (Amouma) sur son dos pendant des semaines jusqu'à que celle-ci trouve l'endroit idéal pour fonder leur maison et leur dynastie.
* Ses 4 filles : Pnina - "la beauté" de la famille promise au "gendre" avant même qu'elle ne soit née ; Batia, qui a épousé un allemand et a fui en Australie ; Rachel qui a perdu son mari à la guerre et ne peut pas dormir seule depuis ce jour ; Hanna, la mère du narrateur, une végétarienne extrémiste.
* Gavriel, petit-fils de David. Né prématurément, il est devenu un brave géant qui aime s'habiller comme une femme.
* "Le gendre", le mari de Pnina, un inventeur génial, sorte de "géo trouvetout", qui s'occupe à construire un vaste réseau de souterrains sous la maison des Yaffé parce "quelque chose de terrible va bientôt se passer".
Les Yoffé ont aussi leur propres us et coutumes, et leur propres expressions, un "langage" qui se transmet de génération en génération et qui les distingue du reste du monde.

Le récit haut en couleurs de ce narrateur pas comme les autres, éternellement amoureux de la femme qui lui a sauvé la vie lorsqu’il avait cinq ans, et néanmoins marié à l’énergique Alona et père de jumeaux, nous plonge dans une saga familiale dont les rebondissements parfois extravagants épousent les méandres de la jeune histoire israélienne. Grande fresque hyperréaliste et baroque à la fois, Fontanelle emporte le lecteur dans une verve comique irrésistible pour nous offrir un bonheur de lecture rare.

samedi 23 avril 2011

Coup de coeur pour "Jeanine"


"Jeanine" de Matthias Picard

Dans sa rue à Strasbourg, Matthias Picard croise souvent Jeanine, sa voisine. Elle a 64 ans, elle est péripathéticienne. Parfois elle travaille, d'autres fois elle l'invite à boire un café ou à réparer son rideau de douche. Au fil du temps, il apprend à la connaitre. Biographe improvisé, il va s'efforcer de mettre en image ses souvenirs. Et comme elle l'aime à le répéter à ses amies, il est « son écrivain ».

Et des souvenirs, elle en a ! Sa jeunesse en Algérie, sa carrière de plus grande prostituée de Strasbourg sous le surnom d'"Isa la suédoise", sa participation aux championnats de natation, son combat d'activiste ...

Bien qu'elle radote un peu et qu'elle affabule parfois , Matthias Picard orchestre avec talent ces tranches de vie .....


mercredi 20 avril 2011

Rencontre avec Katherine Mosby : jeudi 28 avril à 18h30




A propos de "Sanctuaires ardents"

Depuis l'arrivée du couple Daniels, la petite bourgade de Winsville, en Virginie, est en émoi. L'intense beauté de Vienna, sa déroutante culture, sa passion immodérée pour les arbres suscitent l'admiration des uns, l'effroi des autres, les commérages de tous. Un jour, Willard s'en va, laissant Vienna élever seule leurs enfants, Willa et Elliott, deux sauvageons pétris de curiosité et de connaissances.
Dès lors, les rumeurs enflent. Jalousies et désirs se multiplient, se cristallisent.
Puis le destin commence à s'acharner sur les Daniels. Forte de sa foi païenne, de son appétit de vivre, de l'amour qu'elle porte à Willa et Elliott, Vienna entre éperdument en résistance.

A propos de Katherine Mosby

Professeur à l'université de Columbia, Katherine Mosby collabore également au New Yorker et à Vogue. À sa sortie en 1995, Sanctuaires ardents a été salué par toute la presse ainsi que par de nombreux écrivains, de Larry McMurty à Paul Bowles. Sa publication à Quai Voltaire fait suite à celle de Sous le charme de Lillian Dawes, en 2009.

vendredi 15 avril 2011

RAPPEL : rencontre du mercredi 20 avril













RAPPEL : Mercredi 20 avril à 20h15


Rencontre avec Boubacar Boris Diop

à l'occasion de la parution de"Murambi, le livre des ossements"

Rencontre animée par William Irigoyen
(journaliste arte-info, chroniqueur littéraire France Culture)


Romancier et essayiste, Boubacar Boris Diop est né à Dakar en 1946. Après avoir travaillé... pour plusieurs journaux sénégalais, il continue de collaborer à divers titres de la presse étrangère. La résidence d’auteurs « Rwanda : écrire par devoir de mémoire » lui a permis de prendre en 1998 toute la mesure du génocide des Tutsi. Né de cette expérience, Murambi, le livre des ossements a été traduit en plusieurs langues.

« Grâce à son talent de créateur, l’écrivain sénégalais fait pénétrer dans nos consciences les noms et les visages des victimes de la sanglante tragédie rwandaise. Murambi, le livre des ossements permet aussi de mesurer la responsabilité, souvent occultée, des puissances occidentales dans les grandes tragédies africaines. » Sembène Ousmane

mercredi 13 avril 2011

Un "Germinal" italien du XXIème siècle ?...


"D'acier" de Sylvia Avallone

Anna et Francesca ont presque quatorze ans. C’est l’été à Piombino, ville désolée de Toscane bien loin de l’image de carte postale que l’on peut s’en faire. Leur quotidien : des barres d’immeubles insalubres et surtout l’aciérie, personnage monstrueux qui engloutit jour et nuit tous les hommes du quartier.

Parlons des hommes : ils ne sont pas à l’honneur ! Le père d’Anna est chômeur, joueur, parieur, arnaqueur, un voyou qui disparaît et réapparait quand ça lui chante. Celui de Francesca, un homme sans cervelle qui épie sa fille aux jumelles pendant qu’elle joue sur la plage, obsédé par ce corps qui se transforme malgré les coups qu’il lui porte.

Mais Anna et Francesca, les reines de la cité, éclaboussent toute cette laideur de leur jeunesse insolente. Elles jouent de cette aura qu’elles sentent éphémère, avant que la réalité ne les rattrapent. En attendant, elles rêvent d’être écrivain ou femme politique pour l’une, de passer à la télé de Berlusconi pour l’autre, ou simplement d’aller ensemble, pour la première fois à l’île d’Elbe, inaccessible et pourtant à quelques brasses de leur cité.

Il y a aussi le grand-frère d’Anna, Alessio, beau jeune homme athlétique, déjà usé à vingt ans par des années passées au haut fourneau et à se défoncer pendant les pauses. Sandra, leur mère, la militante d’extrême gauche, qui travaille pour nourrir la famille et payer le loyer et qui se maudit d’aimer son vaurien de mari. Rosa, enfin, la mère de Francesca, femme au foyer, arrachée toute jeune à son village par Enrico, cet homme fruste qui les enferme dans sa folie et qu’elle ne quitte pas. A part Anna et Francesca, tous sont déjà résignés, lassés ...

« D’acier » est un roman qui vous happe dès la première page, pour vous relâcher, quelques quatre cents pages plus tard avec le sentiment d’être face à un écrivain qui, à tout juste vingt cinq ans, fait preuve d’un sens de la narration assez exceptionnel et d’une capacité à saisir l’essence de l’adolescence, des amitiés fusionnelles qui nous construisent, de cette obsession de la beauté, et de cette fascination régressive qu’elle peut susciter chez les "vieux".

Un portrait social sombre et néanmoins poétique d’une cité de banlieue d'Italie ...

Un vrai gros coup de coeur !!!!!



mardi 12 avril 2011

Encore un magniique roman sur l'Inde !


"Le livre rouge" de Meaghan Delahunt (à paraître le 14 avril aux éditions Métailié)

Trois étrangers se rencontrent en Inde et leur vie en est transformée pour toujours. Françoise est australienne, photographe et va à Bhopal pour témoigner des suites de la catastrophe dont cette ville a été victime vingt ans plus tôt, à savoir une fuite de gaz toxique dans l'usine Union Carbide. Elle y rencontre Naga, un réfugié tibétain dont la famille est morte au moment de la catastrophe et Arkay, un voyageur écossais qui cherche, par la voie du bouddhisme, à se libérer de l'alcoolisme et des démons qui le rongent.

Meaghan Delahunt décrit aussi cette fascination qu'exerce l'Inde sur les étrangers et la complexité de son histoire spirituelle et politique. Ecrit dans une langue colorée, imaginative et évocatrice, c'est une méditation sur les relations entre l'Orient et l'Occident, la responsabilité individuelle et collective et sur les manières d'être dans le monde.
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samedi 9 avril 2011

Un roman graphique superbe et bouleversant


"Blast, tome 2: l'apocalypse selon St Jacky" de Manu Larcenet

P
olza Mancini est gros, énorme, masse inouïe de plus de 150 kilos. Et il est lâche aussi. À la mort de son père, il est traversé par un « blast », ce court instant de perfection, flash improbable, qui survient parfois, lorsque, oubliant sa graisse, il parvient à voler. Il abandonne alors sa femme pour errer sur les routes, en quête d’une nouvelle expérience. Tout ne s’est sans doute pas passé comme il l’entendait, puisque c’est en garde à vue qu’il raconte cette histoire. Deux flics le retiennent, apparemment pour violences sur une mystérieuse femme. Personne ne comprend vraiment ce qui c’est passé, seul Polza est capable de recoller les morceaux. Et il entreprend de le faire, avec calme et recul.

Après un premier tome prix des libraires 2010, Manu Larcenet signe un immense roman graphique, noir et âpre, d'un humanisme bouleversant.
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mardi 5 avril 2011

Mauvignier écrit pour ne pas oublier ...


"Ce que j'appelle oubli" de Laurent Mauvignier

Un jeune marginal se rend dans un supermarché et subtilise une canette de bière. Alors que les mères de famille font tranquillement leurs courses, avec les enfants dans le Caddie, les vigiles interceptent le SDF, le traînent dans un local et le rouent de coups. Le malheureux n'en sortira pas vivant.

Après son roman Dans la foule (librement inspiré par la catastrophe du stade du Heysel), Mauvignier utilise une tragédie du quotidien pour apposer une voix, un regard, et pour transcender une réalité en véritable fiction.

Ces quelque soixante pages ne comptent pas le moindre point, comme s'il s'agissait d'une phrase sans début, ni fin, un long monologue à destination du frère de la victime. Le récit devient de plus en plus insoutenable, mettant en lumière l'absurdité de la situation, la sauvagerie ordinaire et, surtout, leurs conséquences.

dimanche 3 avril 2011

Zulma nous régale à nouveau ...


"Les limites de la nuit" d'Eduardo Antonia Parra (éditions Zulma, à paraître en avril)

En neuf nouvelles haletantes, Eduardo Antonio Parra nous offre une manière de roman à épisodes consacré à la nuit mexicaine tragique et infiniment solitaire comme enivrée des effluves du désir et de la mort. Toutes ces histoires se situent dans la région frontalière du Nord-Nord-Ouest, le long du Rio Bravo (qu’on appelle Rio Grande côté gringos), dans des villes comme El Paso, Ciudad Juarez, réputée être l’une des plus dangereuses au monde, ou Monterrey « qui engendre des animaux nocturnes assoiffés de sang ». Avec une force d’évocation hallucinante, l’auteur campe des personnages pris aux pièges du désir, appel fiévreux des corps ou folie charnelle de la vengeance. Une sensualité trouble, qui se manifeste en bouffées de violence à couper le souffle et autres scènes paroxystiques, imprègne cette écriture des limites.
Ces histoires de meurtre, de pulsions chaotiques et d’amour éperdu révèlent un écrivain de haute allure. Lauréat du prix Antonin Artaud pour ce recueil en 2009, Eduardo Antonio Parra qui décrit par les marges, à travers une cohorte de drogués, d’indigents, de voyous et de travestis, les villes frontalières comme Monterrey où il demeure, les déserts de Chihuahua et les spectres du Rio Bravo, s’inscrit avec maestria dans la grande littérature sud mexicaine ...
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