Bienvenue sur le blog de Soif de lire

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mercredi 25 mai 2011

Rencontre avec Matthias Picard et Jeanine

Vendredi 10 juin à 19 heures

Rencontre-dédicace avec Matthias Picard,
auteur de la bande dessinée "Jeanine" (l'Association, 2011)

Rencontre UNIQUE puisque Matthias Picard sera accompagné
de la "vraie" Jeanine, l'héroïne de la bande dessinée !!!!



Jeanine se souvient... Son enfance en Algérie, son père, italien, qui veille sur elle comme sur la prunelle de ses yeux, son rapport excessif à la natation, son installation en Europe, et, peu de temps après, cette voiture qui s’arrête à sa hauteur alors qu’elle rentre du travail, et cet homme qui lui demande « c’est combien ? ».
L’auteur, Matthias Picard, est étudiant à l’école des Arts-Déco de Strasbourg lorsqu’il rencontre Jeanine, une voisine qui va devenir l’objet de son premier album de bande dessinée Le pourquoi, le comment de cette rencontre, ce n’est pas là le propos. Le propos, c’est comment rendre la singularité de cette existence somme toute assez commune. Pour ce faire, Matthias Picard joue les messagers et prend le parti de laisser parler Jeanine. Et elle parle, elle parle, heureuse comme toute personne d’un certain âge à qui il est donné l’occasion de faire revivre un passé envolé. Ainsi, petit-à-petit, le puzzle de sa vie réinterprétée prend forme
Jeanine a aujourd’hui bientôt soixante-dix ans. Elle ne se plaint pas de sa vie, c’est ainsi, mais si c’était à refaire, elle ne reprendrait sans doute pas le même chemin.

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mardi 24 mai 2011

Enfin édité en poche ....


"La démence du boxeur" de François Weyergans

À la fin de sa vie, Melchior Marmont, producteur de cinéma, rachète la maison de son enfance.
Il y passera sa dernière nuit.

Melchior Marmont voudrait bien ne pas mourir avant l'an 2000. Nous sommes au milieu des années quatre-vingt et il est en bonne santé, même si la mort de sa femme l'a beaucoup diminué, et s'il vient d'enterrer son frère aîné. Il a longtemps été producteur de films, a connu beaucoup de gens célèbres... Réfugié dans la maison qu'il vient de racheter et où il a passé son enfance, il se laissera emporté par ses réflexions sur le cinéma, la vie, l'amour, la vieillesse, les regrets ...

Prix renaudot en 1992, "La démence du boxeur" est publié pour la première fois en poche.
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samedi 14 mai 2011

La naissance d'un nouvel enquêteur !


"Allmen et les libellules" de Martin Suter

Allmen est un héritier dilettante et désargenté qui, après avoir mené grand train, est réduit à vivre dans une dépendance de sa villa avec son fidèle domestique sud-américain. Malgré ses dettes, Allmen a gardé des goûts de luxe ... chez ces gens-là, parler d'argent ou baisser son train de vie serait horriblement vulgaire ... Alors que les créanciers deviennent menaçants, une occasion -pas tout à fait honnête- de se refaire se présente à lui ...
On retrouve ici le style sobre, précis et efficace auquel Martin Suter nous a habitués. On ne se lasse pas non plus de cet humour ravageur (de l'humour suisse, peut-être ?) qu'il entretient à l'égard des milieux huppés, des banquiers, des marchands d'art ....

Cet ouvrage inaugure une série de récits dans lesquels Allmen -héros anti-conformiste, aujourd'hui gentil gentleman cambrioleur- deviendra enquêteur, accompagné de son fidèle domestique guatémaltèque Carlos.
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lundi 9 mai 2011

Hilarant et truculent .... ou émouvant et puissant....


"Pain et tempête" de Stefano Benni

La lutte d'un carré d'irréductibles d'un petit village du sud de l'Italie -le plus souvent accoudés au comptoir du mythique Bar Sport- contre des promoteurs immobiliers cyniques et une municipalité cupide. La ressemblance avec Astérix ne s'arrête pas là car Stefano Benni aime les personnages hauts en couleurs et les jeux de mots ! Il prend aussi un malin plaisir à embarquer le lecteur dans des disgressions facétieuses et incongrues ; c'est donc avec beaucoup d'humour (noir) qu'il nous fait la morale face à un monde sans scrupules mené par le pouvoir et l'argent ! (quelques "piques" en l'honneur de Besluconi ne sont pas exclues !!!!!)

Extrait de "Pain et tempête" :
La nuit, en rêve, les méchants demandent pardon et les gentils assassinent.
Mais, derrière les paupières closes, chacun garde son propre secret.
Et donc, nous ne saurons jamais à quoi rêvait cette nuit-là Grand-Père Sorcier quand, à l'aube, son nez s'éveilla.
En effet, la première chose que faisait le grand-père chaque matin, ce n'était pas ouvrir les yeux, mais renifler.
C'était la preuve qu'il avait passé une nuit de plus et qu'il était encore momentanément vivant.
Car en ouvrant les yeux, il aurait vu l'obscurité et les ombres de sa chambre. Et il aurait pu se retrouver dans un piège onirique ou dans un mystérieux monde parallèle.
Alors que, en reniflant, il ne pouvait pas se tromper.
S'il sentait une odeur de soufre et d'alcool à allumer le barbecue, c'était peut-être l'enfer. Odeur de pain et de moût de raisin, le paradis. Quant au purgatoire, il n'en avait pas une idée précise, mais, dans son esprit, il devait sentir le potage de semoule.
Parfois, Grand-Père Sorcier craignait de se réveiller dans une odeur de vie passée. Ainsi, un rude arôme de couverture militaire et de salade de pieds l'aurait ramené à la caserne. Crayon et craie : il redevenait un enfant devant son pupitre, à l'école. Brouillard et laine de passe-montagne : à bicyclette, vers son lieu de travail. Encre et plomb : l'imprimerie.
Mais s'il avait senti une odeur de lavande et de ratatouille, il y aurait eu, à côté de lui, Yole. Car Yole, sa compagne durant de longues années, dégageait cette odeur envoûtante et métissée : ses cheveux, d'abord blonds, puis blancs, sentaient bon le shampoing, mais cinquante ans d'aérosol à la cuisine les avaient imprégnés, et aucun lavage ne pouvait dissoudre cette union.




"Les oliviers du Negus" de Laurent Gaudé

4 histoires individuelles dans la grande Histoire du monde ...

Un vieil homme croit entendre chevaucher Frédéric II dans le royaume des Enfers. Un centurion marche vers une Rome gangrénée dont il devance l'agonie. Un soldat des tranchées fuit le "golem" que la terre a façonné pour punir les hommes. Un juge anti-mafia tient le compte à rebours de sa propre exécution... Dans la proximité de la guerre ou de la mort surgissent ces quatre récits où les héros - certes vaincus, mais non déchus - prononcent d'ultimes paroles. Ils veulent témoigner, transmettre, ou sceller des adieux.

Le tout servi par une plume toujours aussi élégante et raffinée ...


Extrait de "Je finirai à terre"

Longtemps, la terre se demanda quelle offense elle avait faite aux hommes pour qu'ils la condamnent ainsi à cette pluie de grenades. Elle ressaya de comprendre. Elle chercha comment se protéger. Enfouir sa tête entre ses mains, se recroqueviller, offrir le moins de prise posssible aux coups, se durcir pour les empêcher de la pénétrer ... devenir plus dure que les bombes pour que projectiles rebondissent sur sa peau et explosent aux visages étonnés des hommes : elle aurait aimé mais elle ne pouvait pas....
C'est alors qu'elle trouva l'arme dont elle avait besoin : la boue. C'est cela qui lui fallait. Elle s'attela à la tâche. A l'ombre de la colline du prieur, d'étranges bruits se firent entendre. Elle soufflait, suait, travaillait, recommençait sans cesse. Jusqu'à être parfaitement prête.
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samedi 7 mai 2011

Musique et BD font bon ménage ....


"Lomax, collectionneurs de folksongs" de Frantz Duchazeau

Musique et BD font particulièrement bon ménage dans cet album passionnant et magnifique qui nous emmène dans le grand sud des Etas-Unis.
Suivons le parcours de John Lomax et de son fils Alan sur les traces des chansons traditionnelles américaines. Au coeur des années 30, ces fins musicologues – qui ont vraiment existé enregistrent les chants des travailleurs noirs, qui crient leur douleur, leur colère et leurs espoirs, dans un pays qui les considère encore comme des quasi esclaves. Ce road-trip dans une Amérique rurale et conservatrice met en scène quelques fameux pionniers du blues et autant d’anonymes qui n’expriment qu’une seule chose : leur dégoût d’une société qui les rejette, les bat, les tue, en raison de leur couleur de peau.
Le tout est servi par le superbe dessin en noir et blanc.
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vendredi 6 mai 2011

La justesse, la simplicité et la grâce ...


"C"est moi qui éteins les lumières" de Zoyâ Pirzâd (parution mai 2011)

Dans un quartier préservé d’Abadan en Iran, Clarisse, l’épouse et mère de famille à travers qui l’histoire se déploie, est une femme d’une profonde humanité, intelligente, d’une simplicité de cœur qui nous la rend spontanément attachante. Par ses yeux, on observe le petit cercle qui se presse autour du foyer : un mari ingénieur à la raffinerie, fervent de jeu d’échecs et de politique, les deux filles, adorables et malicieuses jumelles, Armen, le fils vénéré en pleine crise d’adolescence. Ajoutons à cela deux femmes très envahissantes : la soeur de Clarisse qui cherche à tout prix un mari et enfin la vieille mère qui règne sur la mémoire familiale. L'arrivée de nouveaux voisins, une famille arménienne débarquée de Téhéran va bouleverser le quotidien de Clarisse.
Le sort de Clarisse ne diffère pas de celui de la plupart des autres femmes iraniennes : elle s'est mariée, a eu des enfants, et s'occupe de la maison. L'émancipation n'est pas de mise et même dans ses moments intimes de liberté et de rêverie , elle ne peut -et son entourage ne lui laisse pas- oublier les codes de bonne conduite que lui impose la société. On parle de poussière, de vaisselle, de gouters et de colères d'enfants, mais aussi d'émois, de colères, de jalousies et de complicités ....

Un roman hyperréaliste plein de vie et de grâce ... servi par une plume simple et efficace ...
Zoyâ Pirzâd, vous avez -encore une fois- réussi à me séduire ....
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mardi 3 mai 2011

Rencontre/dédicace/gouter avec Marie Dorleans


Venez rencontrer Marie Dorléans et
découvrir son premier album jeunesse "L'invité"
(éditions du Baron Perché, 2011)
tout en dégustant quelques douceurs ...


une histoire d’amour mouvementée dans l’Istanbul des années 1970



"Le musée de l'innocence" d'Orhan Pamuk

Kemal, un jeune homme d’une trentaine d’années, est promis à Sibel, issue comme lui de la bonne bourgeoisie stambouliote, quand il rencontre Füsun, une parente éloignée. Il tombe fou amoureux de la jeune fille, et sous prétexte de lui donner des cours de mathématiques, la retrouve tous les jours dans l’appartement vide de sa mère. Incapable de renoncer à sa liaison avec Sibel, il ne le rompt qu’au moment le moins opportun, quand tout a déjà été brisé.

Quand, quelque temps après, Kemal retrouve la trace de Füsun, mariée à son ami d’enfance Feridun, son obsession pour la jeune femme montera encore d’un cran… et il n'aura de cesse de rassembler des objets divers, témoignage d'une relation amoureuse contrariée, trouvant dès lors consolation dans les objets qui lui parlaient d'elle, qui d'elle avaient conservé un parfum, une empreinte, une trace réelle ou subliminale.

"Le musée de l'innocence" est non seulement la somptueuse histoire d'un amour impossible mais aussi la restitution de l'atmosphère très particulière des années 70 dans la capitale turque, qui tout comme les hommes qu'elle abrite, est tiraillée entre modernité et tradition.
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