
Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas pu venir à la rencontre du 20 avril, je vous propose d'aller sur le blog de William Irigoyen et d'écouter l'entretien :
http://blogs.arte.tv/Le_poing_et_la_plume/frontUser.do?method=getHomePage
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Dans sa rue à Strasbourg, Matthias Picard croise souvent Jeanine, sa voisine. Elle a 64 ans, elle est péripathéticienne. Parfois elle travaille, d'autres fois elle l'invite à boire un café ou à réparer son rideau de douche. Au fil du temps, il apprend à la connaitre. Biographe improvisé, il va s'efforcer de mettre en image ses souvenirs. Et comme elle l'aime à le répéter à ses amies, il est « son écrivain ».
Et des souvenirs, elle en a ! Sa jeunesse en Algérie, sa carrière de plus grande prostituée de Strasbourg sous le surnom d'"Isa la suédoise", sa participation aux championnats de natation, son combat d'activiste ...
Bien qu'elle radote un peu et qu'elle affabule parfois , Matthias Picard orchestre avec talent ces tranches de vie .....
Anna et Francesca ont presque quatorze ans. C’est l’été à Piombino, ville désolée de Toscane bien loin de l’image de carte postale que l’on peut s’en faire. Leur quotidien : des barres d’immeubles insalubres et surtout l’aciérie, personnage monstrueux qui engloutit jour et nuit tous les hommes du quartier.
Parlons des hommes : ils ne sont pas à l’honneur ! Le père d’Anna est chômeur, joueur, parieur, arnaqueur, un voyou qui disparaît et réapparait quand ça lui chante. Celui de Francesca, un homme sans cervelle qui épie sa fille aux jumelles pendant qu’elle joue sur la plage, obsédé par ce corps qui se transforme malgré les coups qu’il lui porte.
Mais Anna et Francesca, les reines de la cité, éclaboussent toute cette laideur de leur jeunesse insolente. Elles jouent de cette aura qu’elles sentent éphémère, avant que la réalité ne les rattrapent. En attendant, elles rêvent d’être écrivain ou femme politique pour l’une, de passer à la télé de Berlusconi pour l’autre, ou simplement d’aller ensemble, pour la première fois à l’île d’Elbe, inaccessible et pourtant à quelques brasses de leur cité.
Il y a aussi le grand-frère d’Anna, Alessio, beau jeune homme athlétique, déjà usé à vingt ans par des années passées au haut fourneau et à se défoncer pendant les pauses. Sandra, leur mère, la militante d’extrême gauche, qui travaille pour nourrir la famille et payer le loyer et qui se maudit d’aimer son vaurien de mari. Rosa, enfin, la mère de Francesca, femme au foyer, arrachée toute jeune à son village par Enrico, cet homme fruste qui les enferme dans sa folie et qu’elle ne quitte pas. A part Anna et Francesca, tous sont déjà résignés, lassés ...
« D’acier » est un roman qui vous happe dès la première page, pour vous relâcher, quelques quatre cents pages plus tard avec le sentiment d’être face à un écrivain qui, à tout juste vingt cinq ans, fait preuve d’un sens de la narration assez exceptionnel et d’une capacité à saisir l’essence de l’adolescence, des amitiés fusionnelles qui nous construisent, de cette obsession de la beauté, et de cette fascination régressive qu’elle peut susciter chez les "vieux".
Un portrait social sombre et néanmoins poétique d’une cité de banlieue d'Italie ...
Un vrai gros coup de coeur !!!!!
Un jeune marginal se rend dans un supermarché et subtilise une canette de bière. Alors que les mères de famille font tranquillement leurs courses, avec les enfants dans le Caddie, les vigiles interceptent le SDF, le traînent dans un local et le rouent de coups. Le malheureux n'en sortira pas vivant.
Après son roman Dans la foule (librement inspiré par la catastrophe du stade du Heysel), Mauvignier utilise une tragédie du quotidien pour apposer une voix, un regard, et pour transcender une réalité en véritable fiction.
Ces quelque soixante pages ne comptent pas le moindre point, comme s'il s'agissait d'une phrase sans début, ni fin, un long monologue à destination du frère de la victime. Le récit devient de plus en plus insoutenable, mettant en lumière l'absurdité de la situation, la sauvagerie ordinaire et, surtout, leurs conséquences.