"Ce que j'appelle oubli" de Laurent Mauvignier
Un jeune marginal se rend dans un supermarché et subtilise une canette de bière. Alors que les mères de famille font tranquillement leurs courses, avec les enfants dans le Caddie, les vigiles interceptent le SDF, le traînent dans un local et le rouent de coups. Le malheureux n'en sortira pas vivant.
Après son roman Dans la foule (librement inspiré par la catastrophe du stade du Heysel), Mauvignier utilise une tragédie du quotidien pour apposer une voix, un regard, et pour transcender une réalité en véritable fiction.
Ces quelque soixante pages ne comptent pas le moindre point, comme s'il s'agissait d'une phrase sans début, ni fin, un long monologue à destination du frère de la victime. Le récit devient de plus en plus insoutenable, mettant en lumière l'absurdité de la situation, la sauvagerie ordinaire et, surtout, leurs conséquences.
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