"Impurs" de David Vann (à paraître le 7 mars aux éditions Gallmeister)
A la froideur de l'Alaska -où se
déroulaient ses deux précédents romans (sukkwan island et
désolations) -succède la chaleur étouffante de «Impurs» dont
l'action se situe en Californie. Mais ne vous y trompez pas, la
Californie de David Vann n'est pas celle des séries télévisées
mais plutôt celle des premiers pionniers : brulante, aride, nue …
C'est là que vivent, Galen un jeune
homme torturé de 22 ans et sa mère tyrannique et possessive. Les
journées, -toutes semblables- ne sont rythmées que par la visite à
la maison de retraite où vit la grand-mère de Galen. Deux autres
personnages s'immiscent dans ce huis clos, Helen, la tante de Galen,
jalouse et cupide et sa cousine Jennifer, nymphomane et perverse.
L'accumulation de rancœurs entre les
deux sœurs et l'obsession de Galen pour sa cousine ne tarderont pas
à les mener au bord de l'explosion. Une fois que la noirceur de
chacun se sera révélée au grand jour, rien ne pourra plus les
préserver du pire.
Le suspense est à peine supportable.
Dès les premières pages, on sent/on sait que le malheur va
frapper, et qu'un drame va se jouer. Mais qui le provoquera et
comment ? Chaque personnage de ce huis clos familial est capable de
basculer dans la folie. Aucun des protagonistes ne mérite d'empathie
de la part du lecteur.
David Vann nous mène -comme il sait le
faire- dans un tourbillon de folie sombre et désordonné. Le
lecteur est emporté dans ce monde de vice et de douleur par une
écriture somptueuse, une force de description telle que les scènes
se jouent devant nos yeux.
David Vann confirme -si cela était nécessaire-son talent de très
grand romancier contemporain.
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