"Le corps humain" de Paolo Giordano (parution le 22 août aux éditions du Seuil)
Des soldats italiens sont envoyés en Afghanistan en "mission de paix" : il y a René, l'adjudant qui essaye de protéger ses hommes, Cederna le macho fort en gueule, son disciple Ietri qui ne connaît rien de la vie, Torsu le soldat maladif, Mitrano le souffre douleur de la garnison ... Perdus loin de chez eux, vivant dans des conditions précaires, ils vont faire face à une situation qui leur échappe et dont ils ne comprennent pas la finalité. C'est dans ce huis clos sentant la sueur et nourriture de caserne que ces hommes vont affronter leurs peines, leurs lachetés, leurs craintes.
Après l'ennui de l'attente et du désoeuvrement (on peut penser au désert des tartares de Dino Buzzati), une opération à l'extérieur de la base va se transformer en cauchemar qui marquera à vie d'une façon ou d'une autre tous les protagonistes.
Après "la solitude des nombres premiers", Paolo Giordano réitère ici l'exploit de disséquer l'âme humaine. Son secret : faire se rencontrer des individus qui n'auraient eu aucune chance de le faire dans "la vraie vie".
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