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vendredi 5 mars 2010

A la une cette semaine : un couple de poètes et des nouvelles rwandaises.


"Les femmes du braconnier" de Claude Pujade-Renaud

Cambridge, 1956. Sylvia Plath, poétesse rencontre Ted Hughes, poète. Ils sont beaux et jeunes. Vite ils vivent une passion érotique et créatrice qui les emporte. Mariage, naissances, installation à la campagne. Tout semble leur réussir. Mais l’écriture ne guérit pas Sylvia de ses maux profonds et Ted n’est pas assez solide pour faire face aux angoisses de Sylvia. Leur rencontre avec un autre couple de poètes, Assia et David Wevill, entraînera le lent déclin d’un des couples les plus séduisants de la littérature.

Claude Pujade-Renaud donne la parole aux principaux protagonistes, à l’exception de Ted Hughes, mais aussi aux membres de leur famille, à leurs amis ... Le roman est composé de chapitres courts donnant sa propre version du récit à chaque intervenant.

C’est un roman très bien construit, qui emporte le lecteur : comment ne pas être fasciné par la passion violente qui transporte Sylvia et Ted, leur désir ardent de réussir leur vie de couple et leur vie de poètes, leur échec ?


"L'Iguifou - nouvelles rwandaises" de Scholastique Mukasonga

Ce recueil de nouvelles évoque le génocide rwandais et le sort des déplacés tutsi, à travers les destins de Colomba, Kalisa ou encore Helena, une prostituée qui connaît un destin tragique.

« Iguifou », c’est le ventre insatiable qui tenaille les déplacés tutsi de Nyamata en proie à la famine et conduit Colomba aux portes lumineuses de la mort… Mais à Nyamata, il y a aussi la peur qui accompagne les enfants jusque sur les bancs de l’école et, bien loin du Rwanda, s’attache encore aux pas de l’exilée comme une ombre maléfique… Kalisa, lui, conduit ses fantômes de vaches dans les prairies du souvenir et des regrets, là où autrefois les bergers poètes célébraient la gloire du généreux mammifère… Or, en ces temps de malheur, il n’y avait pas de plus grand malheur pour une jeune fille tutsi que d’être belle, c’est sa beauté qui vouera Héléna à son tragique destin… Après le génocide, ne reste que la quête du deuil impossible, deuil désiré et refusé car c’est auprès des morts qu’il faut puiser la force de survivre.

L’écriture sereine de Scholastique Mukasonga, empreinte de poésie et d’humour, gravite inlassablement autour de l’indicible, l’astre noir du génocide.

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