Long week end de Joyce MaynardA 13 ans, Henry ne sort qu'une fois par mois de chez lui, avec sa mère, pour acheter des surgelés et des boîtes de conserve dans la supérette du coin. A la caisse, un taulard évadé les prend discrètement en otages, puis se fait conduire jusqu'à leur maison, où il s'installe pour un « long week-end ». Au huis clos perpétuel que constituait leur existence vitaminée à la soupe Campbell succède une réclusion d'un genre nouveau, excitant et dérangeant pour Henry et sa mère.
Entre deux considérations (faussement) naïves de son narrateur, Joyce Maynard n'hésite pas à faire resurgir ici et là la gravité. La puberté, ce peut bien sûr être léger voire drôle. Abriter un taulard ultra-recherché, aussi. Ce qui l'est moins en revanche : la douleur d'Adele, dont on apprend les fausses couches successives qui ont conduit à la destruction de son mariage. L'épisode meurtrier qui a valu à Franck sa longue condamnation. L'anorexie de la jeune fille qui donnera à Henry son premier baiser. Le sentiment d'exclusion que développe le garçon à force de voir roucouler les deux adultes. Mais surtout : le retour à la réalité, qui mettra fin au conte de fée en forme de huis-clos, entamé par l'irruption du prince taulard.
,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire